Mon arrivée et mes premières impressions!

Qui aurait cru que mon plus gros choc culturel aurait lieu dans ma propre province? Je vous le confirme, c’est complètement un autre monde ici, mais on s’y habitue petit à petit :)

Après un vol interminable de 7h avec 3 escales/arrêts en route, je suis arrivée mardi passé à Inukjuak vers 16h. Excitée et fébrile, j’ai débarqué de l’avion avec le cœur qui me débattait, mes nombreux bagages, prête (ou du moins je le croyais) pour cette nouvelle aventure! Quel soulagement de retrouver Raphaël après 7 semaines! Nous avons donc quitté l’aéroport en ‘pickup’ (qui appartient à son travail), la température était absolument horrible, nous avons faillit ne jamais atterrir! Nous avons commencé par un petit tour du village… wow. C’est si différent le paysage, les maisons, les gens, il n’y a rien qui ressemble à ce que l’on connait! Pas d’arbre, pas de gazon, beaucoup de 4 roues, pas  de plaques d’immatriculation (ou de permis de conduire par le fait même), des huskys, des motoneiges, des petites maisons toutes semblables, mais surtout un paysage à couper de souffle : la baie d’Hudson, la rivière, la toundra, c’est absolument magnifique! Question d’atténuer ma transition, j’ai eu droit à une banderole, des ballons et un souper gastronomique, gracieuseté de mon charmant copain.

Alors voilà, le lendemain Raphaël a pris congé question qu’on passe la journée ensemble. En toute honnêteté, c’est la première fois que je suis aussi déstabilisée par un nouvel environnement. Mais bon, c’est compréhensible puisque c’est tout de même permanent (quelques années). Nous avons donc profité de la journée pour se promener dans le village, visiter la COOP et le Northern, les magasins généraux! Notre appartement, un grand 4 et demi est vraiment mignon et très récent. Nous l’avons très bien décoré et on se sent déjà chez nous!  

C’est confirmé, ca coûte cher manger dans le Grand Nord! Mais, il y a de l’espoir, pas tous les produits sont hors de prix et heureusement, le gouvernement finance les aliments ‘santé’ donc la viande, les produits laitiers, les œufs et les fruits et légumes sont tout à fait abordables. Cependant, il ne faut pas s’attendre à de l’exotisme, on s’en tient au poulet, porc, bœuf, carottes, patates, oignons, pommes et oranges. Lorsqu’on est chanceux et que l’avion vient d’arriver, on a tout de même droit à des avocats, tomates, raisins, cerises et fraises du Québec!

Le reste de la semaine, j’ai profité de mes journées pour découvrir, m’installer et m’approprier mon nouvel habitat. Les Inuits sont réservés de nature, il faut donc un peu plus de temps pour qu’ils s’ouvrent. Cependant, les enfants sont très attachants. À chaque fois que l’on rentre chez nous sur notre super 4 roues, nous avons droit à un comité d’accueil de 2 à 10 jeunes enfants qui viennent nous jaser et nous montrer la quantité astronomique de bonbons qu’ils mangent, d’ailleurs la plupart ont des problèmes avec leurs dents et/ou en ont très peu, c’est triste à voir.

Le début de l’aventure…

Dès vendredi matin je suis allée à l’école du village (primaire et secondaire) pour me présenter et remettre mon CV au directeur de l’école, question de me trouver un emploi à temps partiel comme suppléante pendant que je complète ma maîtrise à distance. Malheureusement ou heureusement, les choses se passent rarement comme prévu ici. J’ai donc rencontré un directeur hors de l’ordinaire et plutôt intimidant qui, après quelques questions et le survol de mon CV, m’a demandé d’aller l’attendre de son bureau. Trente minutes plus tard il est revenu pour m’annoncer qu’il avait un poste pour moi et que… je commençais sur le champ! Première entrevue en jeans et en bottes de marche = succès. Joie, je n’ai aucune expérience en enseignement, mais beaucoup de volonté et d’intérêt pour apprendre. On m’a donc rapidement présenté quelques membres de l’administration avant de me lancer dans une classe, sans vraiment expliquer mon rôle à qui que ce soit. Super. Des enfants, ce n’est pas comme un ordinateur, ils posent des questions (beaucoup!) et ont besoin d’être divertis… constamment. J’ai donc accompagné une enseignante de secondaire 1 francophone. À la fin de la journée, le directeur m’a confirmé que j’étais maintenant la suppléante pour le côté anglophone et francophone pour tous les niveaux. Je travaille donc à temps plein à partir du 4 septembre! Bon. La maîtrise prendra plus de temps car un nouveau défi m’attend :)

La fin de semaine à Inukjuak, c’est le bonheur. On prépare un petit picnic, quelques bières, les cannes à pêche et hop. On part en 4 roues pour la journée, parcourir la toundra et pêcher notre souper! De retour, nous avions déjà un souper avec un nouveau couple d’amis, on s’intègre rapidement et c’est merveilleux comme ca. Il est certain que la vie de communauté est privilégiée ici, tous les ‘blancs’ se connaissent et nous avons un agenda mondain des plus occupés. En plus des soupers hebdomadaires, nous avons du soccer le samedi, basketball le dimanche, volleyball le lundi, badminton le jeudi et ultimate frisbee le vendredi. Il faut se garder occupés!       

Sur ce, je vous mets au défi de changer votre vie des plus urbaines (boulot, métro, dodo) pour vous installer dans le Grand Nord québécois. Ça fesse, je l’avoue mais ça fait vraiment du bien. Enfin, un peu de simplicité, d’air pur et de temps. Raphaël vient me reconduire au travail en 4 roues le matin, on se rejoint pour le lunch à la maison puis plus tard après le travail soit 17h05 pour lui et 15h50 pour moi. Si notre horaire est chargé et que nous passons par l’épicerie ou le gym, nous sommes de retour à la maison à… 18h. C’est la joie. Bon j’en profite pour l’instant, ça risque d’être plus rempli lorsque je commencerai mes cours demain…

 Je vous raconte bientôt les péripéties de ma première expérience de suppléance dans une classe inuit. J’avais aujourd’hui la charge des 6ème années anglophones et je suis encore entrain de me remettre de mes émotions… on est LOIN de Montréal et de l’enseignement traditionnel  ‘du Sud’ :)

N’hésitez pas à nous faire des commentaires ou à nous poser des questions, ça fait plaisir d’entendre vos impressions XX